Huis-clos mené tambour battant
Ce film démarre comme un tout petit film sans conviction : image pas très nette, son assez pauvre, générique plutôt sobre. On s'attend à tomber sur un petit thriller de quartier pas vraiment intéressant et surtout trop classique et blindé de faux effets spéciaux par manque de moyens techniques. Là où on ne se trompe pas, c'est sur le côté technique du film : budget manifestement peu avantageux ; de ce côté là ca ne risque pas de coller à un OldBoy blindé d'effets spéciaux pour donner un certain style. Mais comme on le voit souvent, un film à gros budget donne tout dans la technique et pêche au niveau du scénario, se nourrissant souvent de recettes déjà établies. Inversement, un réalisateur ayant peu de moyen mais beaucoup de talent va tenter de compenser pour donner un résultat correct. C'est ce qui se passe là ; très rapidement on se prend au film et on reste tenu par le concept et l'histoire qui est relativement originale.
Donc comment tout cela commence-t-il ? Un jeune garcon joue dans un cybercafé à un jeux de rôle en ligne ; malheureusement pour lui, suite à un problème de connection, il doit revenir dans la partie et se rend compte qu'un joueur lui a volé une arme ; dépité et hargneux, il décide de se rendre chez lui pour qu'il lui rende son arme. Chez lui, c'est dans un immeuble où tous les habitants semblent se connaitre relativement bien ; comme dans tous les voisinages, il y a des ragots, des copinages et toute sorte d'histoire qui font vivre l'immeuble. Ce soir là débute un match de foot entre le Japon et la Corée du Sud, ce qui ne manque évidemment pas de faire mettre tout le monde devant son poste de TV. Là ou le film se démarque, c'est qu'il dure un peu plus de 90 minutes, soit le temps d'un match de foot, et tous les événement se passent en temps réels. De plus les événements se succèdent relativement logiquement sans voir de retournements de situations illogiques malgré la compléxité du scénario. Chaque personnage, malgré l'introduction plutôt courte de chacun fait bien ressortir sa personnalité et prend sa place dans l'histoire.
A côté de cela, une critique relativement caricaturale de la nerd attitude avec ce jeune garçon qui attache un peu trop d'importance à son jeu et se transforme en dangereux psychopathe au fur et à mesure que le film avance. Evidemment cela parait assez excessif mais ça donne une idée de l'enfermement de certains jeunes dans le monde virtuel. Mis à part cela, on retrouve en moindre partie les histoires de rumeurs et divers ragots comme la fille qui ressemble à une actrice porno et qui devient la cible de deux paparazzi amateur, ou encore le drame lorsqu'un homme apprend que sa fille couche avec son voisin du dessus. Finalement le film se termine sur un dénouement mitigé, qui est intéressant pour la réaction du psychopathe dans les derniers instants.
Réellement une grosse surprise ; le concept du temps réel sur une echelle fixe (la durée d'un match de foot) et le foisonnement de personnalités dans un huis-clos sans temps mort rend ce film vraiment intéressant. Par contre, outre pas mal de scènes comiques, d'autres sont visuellement plutôt éprouvantes pour des coeurs sensibles.
Une Daube 
Je suis rarement aussi severe sur un film mais la franchement, quel ennui. Meurtres sans relief, sexe gratuit (et encore cest ce quio permet de se tenir eveille), on se croirait en face d'un telefilm allemand. Bref a eviter.
Un film un peu fou-fou qui dénonce les dérives de nos sociétés modernes peut-être un peu trop grossièrement mais plutôt efficacement.
Un match de football Corée/Japon. Un immeuble, le Paradise Villa. Et des drames à la chaîne dans des appartements occupés par des locataires déconnectés.
02 décembre 2002
par
Gaor
